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Événement
  • 23.09.2021

Financement des enseignants et de l’enseignement dans le cadre de la reprise post-pandémique

Pour marquer les célébrations de la Journée mondiale des enseignants, ActionAid, l’UNESCO, l’Équipe spéciale sur les enseignants et l’Internationale de l’Éducation organisent conjointement un webinaire de 90 minutes le 8 octobre 2021 de 9 h 00 à 10 h 30 GMT afin de mettre en évidence :

  • L’importance de préserver le financement de l’éducation en général et plus particulièrement d’investir dans les enseignants et le personnel de l’éducation ;
  • Les stratégies et les mesures que les gouvernements peuvent adopter pour que les allocations financières versées rendent possibles le recrutement, le déploiement, la rémunération et le soutien adéquats des enseignants ;
  • Les moyens par lesquels les enseignants peuvent participer plus activement aux processus de prise de décision au niveau national et dans les structures décentralisées ;

Des représentants de la société civile, des enseignants et des membres de syndicats d’enseignants ainsi que des représentants du gouvernement interviendront tout au long de ce webinaire afin de discuter et débattre de questions fondées sur des données de recherche existantes et émergentes.

Veuillez vous inscrire ici.

Blog
  • 08.09.2021

Développer une collaboration de recherche avec les enseignants pour façonner l’avenir de l’éducation

Auteurs : JC Couture, Sam Sellar et Roar Grøttvik*

Cet article est basé sur un document de travail préparé pour l’initiative « Les futurs de l’éducation ».


Les enseignants peuvent et doivent être au centre des discussions sur l’avenir de l’éducation et sur l’élaboration de réponses éducatives aux menaces environnementales, aux perturbations technologiques et à la pandémie actuelle. La pandémie nous a rappelé que l’avenir ne peut être envisagé comme une simple extension du présent. Elle a également forcé les enseignants, les parents et les élèves à trouver des alternatives à la conception de l'apprentissage numérique et personnalisé des entreprises, qui ne parvient pas à promouvoir une vision holistique de l’éducation.

L’avenir de l’éducation actuellement promu par certaines organisations internationales, en collaboration avec des entreprises et des acteurs philanthropiques, laisse entrevoir un paysage post-pandémique « révolutionné » par des technologies innovantes et une nouvelle vision de l’enseignement. Ce paysage présente également l’enseignement comme une profession obsolète, qui constituerait un obstacle au changement. Alors que les perturbations engendrées par la pandémie constituent une occasion d’introduire un changement fondamental, il nous faut penser au-delà des problématiques technologiques afin d’élargir le dialogue sur l’avenir de l’éducation, et inclure non seulement les enseignants mais aussi les élèves, les familles et les communautés. La question principale est de savoir comment démocratiser la manière dont nous imaginons et préparons l’avenir (Urry, 2016 : 2-13).

Les enseignants repensent les conversations sur leur avenir

Notre récent document de travail pour l’initiative « Les futurs de l’éducation » de UNESCO aborde la question de nouvelles formes de collaboration entre les organisations d’enseignants et les chercheurs universitaires pouvant aider la profession enseignante à façonner l’avenir de l’éducation. Nous soutenons que les études sur l’avenir ont besoin de la profession d’enseignant et que les organisations d’enseignants ont besoin de la pensée du futur.

Les organisations d’enseignants doivent trouver l’équilibre entre les tactiques à court terme et les stratégies à long terme. D’une part, les enseignants sont souvent confrontés, directement ou indirectement, à des questions d’ordre général sur la manière dont l’éducation peut répondre aux problèmes sociétaux et environnementaux. Dans le même temps, les organisations enseignantes doivent trouver des solutions pragmatiques afin d’améliorer les conditions de travail de plus en plus difficiles auxquelles les enseignants font face partout dans le monde.

Elles doivent poursuivre leur travail stratégique de résistance et de coopération en réponse à un avenir proche de ce que Sohail Inayatullah (2013) appelle les futurs prédits. Ces organisations doivent en parallèle développer une pensée prospective critique et participative qui génère de nouvelles possibilités de renouvellement et de leadership professionnel en soutenant leurs membres pour envisager des futurs alternatifs (Inayatullah, 2013).

Les organisations d’enseignants peuvent s’orienter vers la recherche en vue de « façonner » ces avenirs, tout en continuant à protéger les intérêts de leurs membres en comptant sur le soutien d’« amis essentiels » dans le monde universitaire. Les enseignants produisent et modèlent déjà des connaissances dans leur vie professionnelle, et cependant aussi bien les organisations d’enseignants que les universitaires peuvent bénéficier de collaborations axées sur les perspectives d’avenir de la profession. Il existe de nombreux exemples de réussite d'universitaires travaillant avec des organisations d'enseignants afin de développer des visions du changement éducatif basées sur la recherche.

Syndicats, universitaires et responsables politiques travaillant ensemble : le partenariat Norvège-Canada

Le syndicat norvégien de l'éducation (UEN) est un exemple d’organisation d’enseignants qui est devenue un co-créateur de futurs alternatifs de l’éducation. Cela a impliqué le développement d’une approche plus stratégique de la recherche : un engagement à long terme pour repenser et repositionner la capacité de l’UEN à produire des connaissances à travers la publication de son document de stratégie de recherche et la collaboration avec de nouveaux partenaires.

Deux des domaines prioritaires de la stratégie de recherche de l’UEN étaient la démocratie et la formation (Bildung) et les matières, domaines et processus d’apprentissage. Sur la base de ces objectifs, et après une année de négociations, le projet de partenariat Norvège-Canada (NORCAN) a été lancé à Banff (Alberta) en 2015. Le partenariat NORCAN constituait un travail de recherche conjoint de l’Alberta Teachers’ Association, de la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario et de l’UEN, avec la participation du ministère de l’Éducation de l’Ontario. Le partenariat NORCAN a rassemblé un réseau de neuf écoles et a créé des opportunités pour les enseignants, les chefs d’établissement, les élèves et les universitaires afin de collaborer à des recherches " porteuses d'avenir " en « repensant la notion de réussite en mathématiques dans nos écoles » (Stiles, 2019).

Les inquiétudes concernant les résultats en mathématiques en Norvège et au Canada ont favorisé la culture du contrôle et des évaluations. Dans ce contexte, les hauts responsables syndicaux participant au partenariat NORCAN ont estimé qu’ils devaient protéger l’autonomie professionnelle des enseignants. Cette protection a impliqué une lutte contre l’idée selon laquelle les enseignants sont incapables d’innover et de conduire le changement en matière d’éducation. Au fil des travaux du partenariat NORCAN, le souci d'un développement éducatif pragmatique s'est rapidement mué en une réflexion prospective critique et participative.

Vers de nouveaux partenariats pour déterminer l’avenir de l’enseignement

La pandémie mondiale a intensifié les menaces qui pourraient affaiblir l’éducation publique. La profession enseignante doit continuer à veiller à ce que sa voix soit prise en compte dans tout processus de réforme, et à se rallier aux communautés qu’elle sert pour démocratiser l’avenir de l’éducation. Nous avons besoin de nouvelles alliances telles que Education Futures Partnership, qui s’interroge sur le type d’avenir éducatif que vous visons et sur les raisons derrière ces choix.

En réponse aux perturbations en cours, les organisations d’enseignants et la communauté universitaire doivent accorder la priorité à la construction collaborative et participative de l’avenir. Nous devons travailler ensemble pour garantir que les futures visions de l’éducation restent fortement ancrées dans l’idée que l’éducation est un bien public. Ensemble, nous pouvons relever le défi lancé par Hannah Arendt, lorsqu’elle a proclamé que « l'éducation est le domaine où nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les pour exclure de notre monde et les abandonner à leur propre sort, ni leur retirer leur chance d’entreprendre quelque chose de nouveau, quelque chose que nous n’avions pas prévu, mais les préparer d’avance à la tâche de renouveler un monde commun » (1993 : 180).

 

Références

Arendt, H. (1993), Between Past and Future, New York, Penguin Books.

Inayatullah, S. (2013), Futures Studies: Theories and Methods, p. 36-66.

Stiles, P.J. (2019), Disrupting School Leadership-A Leadership of Disruption, thèse de doctorat, Université d’Alberta, Edmonton, Canada.

Urry, J. (2016), What is the Future? Cambridge, Polity Press.


Les appellations employées dans cet article et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’UNESCO et de l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030 aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leur autorité, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les idées et les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs ; elles ne reflètent pas nécessairement les points de vue de l’UNESCO et n’engagent en aucune façon l’Organisation.

Crédit : Crédit photo : Taichung ANL/Flickr.com


*Le Dr J-C Couture est actuellement instructeur auxiliaire à la Faculté d’éducation de l’Université de l’Alberta et à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario.

Le Dr Sam Sellar est lecteur en études de l’éducation à la Manchester Metropolitan University et rédacteur en chef de Discourse: Studies in the Cultural Politics of Education.

Roar Grøttvik est conseiller politique auprès de l’Union of Education Norway et président du Conseil d’administration de l’Institut de recherche de l’Internationale de l’Éducation.

Blog
  • 06.09.2021

Assurer l’inclusion et l’équité dans les politiques et pratiques relatives aux enseignants : une stratégie de relance durable au lendemain de la pandémie

Auteurs : James O’Meara, CIPE, et Purna Shresta, VSO.


Le Sommet mondial sur l’éducation, qui s’est tenu au mois de juillet, a permis de mobiliser 4 milliards de dollars US, un montant record qui permettra d’assurer l’apprentissage de 175 millions d’enfants.  Cet impressionnant investissement est un exemple de ce qui peut être accompli lorsque des gouvernements travaillent de concert avec l’Organisation des Nations Unies et d’autres entités intergouvernementales, aux côtés d’organismes d’aide au développement et d’organisations de la société civile et du secteur privé. Le déploiement de tels efforts concertés pourra nous aider à atteindre les cibles communes fixées par l’objectif de développement durable (ODD) 4, à savoir assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.

Une éducation inclusive et permettant à chacun d'avoir une chance équitable d'apprendre n'est pas possible sans garantir à chacun l'accès à des enseignants de qualité. Pour ce faire, il est indispensable de mettre en œuvre des politiques et des pratiques qui favorisent l’inclusion et l’équité pour les enseignants, quel que soit le contexte éducatif, et qui tiennent compte du genre, du statut socioéconomique, du lieu, des capacités de chacun et d’autres facteurs pouvant conduire à l’exclusion.

 Garantir l'accès de tous à des enseignants de qualité nécessite des niveaux d'investissement importants, en particulier dans les pays les moins développés et les petits États insulaires en voie de développement. Ainsi,  afin d’assurer une éducation de qualité pour tous d’ici à 2030, l’Afrique subsaharienne, région comptant le plus grand nombre de pays parmi les moins développés, devra recruter et former 15 millions d’enseignants supplémentaires.

Assurer à tous la possibilité de bénéficier d'enseignants de qualité requiert de :

En permettant à 175 millions d’enfants d’apprendre, nous nous rapprochons de la vision commune exprimée par l’ODD 4. La communauté internationale de l’éducation pourra ainsi maintenir la dynamique initiée par le Sommet mondial de l’éducation – et contribuer à garantir l’accès à un enseignement de qualité pour tous les apprenants – à l’occasion du 13e Forum de dialogue politique et des réunions de gouvernance de l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030 (TTF), qui se tiendront à Kigali, au Rwanda, et en ligne du 1er au 3 décembre 2021. Ces réunions constituent le cadre idéal pour se réunir à nouveau et investir dès maintenant dans les enseignants pour garantir une reprise durable après la crise de la COVID-19 et préparer les apprenants d’aujourd’hui au monde de demain.

Participez vous aussi à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation des politiques d’enseignement

Le groupe thématique Inclusion et Équité dans les politiques et pratiques relatives aux enseignants prévoit de lancer une série de discussions en ligne synchrones (septembre 2021) et asynchrones (octobre et novembre 2021). Ces discussions sont conçues pour que vous permettre de contribuer à l’élaboration de politiques et de pratiques qui encouragent l’instauration de conditions équitables pour tous les enseignants. En partageant votre expérience, vous pouvez contribuer à combler les lacunes croissantes en matière de recrutement, de préparation et de déploiement des enseignants, qui ont été exacerbées par la crise de la COVID-19.

Votre participation à ce dialogue politique inclusif permettra aux enseignants et aux organisations qui les représentent de mieux faire entendre leur voix dans les processus d’élaboration des politiques. Vous pouvez prendre part à ces discussions a et où vous le souhaitez, et ainsi proposer différentes perspectives sur la manière d’offrir des voies vers l’enseignement à destination des personnes défavorisées, vulnérables et sous-représentées (notamment les migrants, les personnes en situation de handicap, les populations autochtones, les personnes issues de minorités ethniques et les personnes démunies) et ainsi pallier à la pénurie d’enseignants à travers le monde.


Des informations sur la première session synchrone du 24 septembre seront prochainement publiées sur le site Web de la TTF. Si vous êtes déjà membre de la TTF, rendez-vous sur le site Web de la TTF et rejoignez le groupe thématique Inclusion et équité dans les politiques et pratiques relatives aux enseignants en vous connectant à l’espace de travail réservé aux membres avant le début de l’événement. Vous pourrez ainsi recevoir des informations relatives aux événements de la TTF. Si vous n’êtes pas membre de la TTF, veuillez contacter directement les coordinateurs du groupe thématique : Purna Shrestha à purna.shrestha@vsoint.org ou James O’meara à  president@icet4u.org .


Photo : Une enseignante et ses élèves dans une école primaire au Rwanda. Crédit : Partenariat mondial pour l’éducation.

Nouvelles
  • 27.07.2021

La pénurie persistante d’enseignants en Afrique subsaharienne compromet la reprise de l’éducation

Les nouvelles prévisions publiées le 21 juillet révèlent qu’il faut investir mieux et davantage dans les enseignants et l’enseignement pour permettre aux enfants et aux jeunes africains d’accéder à une éducation de qualité. Selon de nouveaux calculs, l’Afrique subsaharienne a besoin de 11 millions d’enseignants supplémentaires pour garantir une éducation de qualité à tous les apprenants. Pour atteindre les objectifs en matière d’éducation d’ici à 2030, la région devra recruter 15 millions d’enseignants supplémentaires.

La note de sensibilisation Closing the gap – Ensuring there are enough qualified and supported teachers in sub-Saharan Africa est publiée par l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030, hébergée au Siège de l’UNESCO. Elle montre que malgré les avancées obtenues ces cinq dernières années, le recrutement de nouveaux enseignants a progressé trop lentement, et que beaucoup de pays devront accroître le nombre d’enseignants engagés chaque année.

Parmi les pays de la région, le Mali, le Niger, la République centrafricaine et le Tchad devront réaliser la plus forte augmentation du nombre d’enseignants recrutés par an au niveau primaire (6 % ou plus de croissance annuelle). En ce qui concerne le secondaire, une croissance annuelle encore plus élevée est nécessaire : plusieurs pays, dont le Burundi, le Mozambique, le Niger, la République centrafricaine, la République-Unie de Tanzanie et le Tchad doivent atteindre une croissance annuelle supérieure à 10 %.

Les pays ont besoin d’enseignants dotés des compétences nécessaires pour fournir aux enfants et aux jeunes une éducation de grande qualité. Or, en raison de la croissance des taux de scolarisation des dernières décennies, de nombreux enseignants n'ont pas de qualifications. En 2000, 84 % des enseignants du primaire, en moyenne, détenaient les compétences requises, contre 65 % en 2019.

En Afrique subsaharienne, le ratio élève/enseignant qualifié s’est amélioré dernièrement dans le primaire, mais reste élevé. En moyenne, on compte un enseignant qualifié pour 58 élèves dans le primaire, tandis que pour le secondaire, ce ratio avoisine les 43 élèves par enseignant qualifié. Or, plus le rapport élève/enseignant qualifié est élevé, plus le temps d’enseignement présentiel et personnalisé est réduit, et plus l’offre d’éducation de qualité est faible. 

L’Afrique subsaharienne reste la région qui présente le plus bas pourcentage d’enseignantes dans le primaire, avec à peine 50 %. Dans le secondaire, elles représentaient 30 % des effectifs en 2018. Au niveau national, la pénurie d’enseignantes est particulièrement marquée dans les zones rurales, ce qui a des répercussions considérables pour la scolarisation des filles, car les enseignantes jouent un rôle positif pour les inciter à s’inscrire et à rester à l’école.

Des ressources sont nécessaires pour recruter en nombre de nouveaux enseignants, mais aussi pour retenir ceux qui débutent et ceux déjà en poste. L’enquête montre que, même lorsque les pays prennent en charge la majeure partie de leurs dépenses d’éducation, les pays à faible revenu auront besoin d’une aide financière extérieure pour couvrir les dépenses hors salaire essentielles, notamment celles liées à la formation initiale et continue des enseignants, la préparation pour l’apprentissage mixte, l’accès aux TIC et l’amélioration des conditions de travail. Le Burkina Faso, par exemple, fait face à un déficit de financement de 97 millions de dollars des États-Unis pour assurer la formation des enseignants et mettre en œuvre d’autres interventions pour la période 2021-2025.

Pour offrir aux enseignants cette indispensable formation initiale et continue, il faudra augmenter le financement au niveau national ainsi que l’aide internationale. Il conviendra en outre d'instaurer des politiques et une gouvernance plus performantes afin de garantir la rentabilité et l’efficacité des dépenses.

La crise de la COVID-19 a mis en lumière l’importance des enseignants, mais aussi leurs conditions de travail difficiles. Les données font état d’une lourde charge de travail et de niveaux élevés d’épuisement professionnel, étant donné qu’il leur a été demandé de soutenir les communautés et de garantir la continuité pédagogique avec une préparation et un accompagnement faibles, voire nuls. Les pays et la communauté internationale se concentrent désormais sur la relance des systèmes d’éducation, par le biais d’ambitieux programmes de rattrapage visant à combler les retards d’apprentissage, ce qui signifie que le soutien et la préparation des enseignants seront, plus que jamais, vitaux. Mais sans investissements supplémentaires en matière de perfectionnement des enseignants, de gouvernance et de responsabilisation, il est peu probable que ces ambitions se concrétisent.

L’Équipe spéciale sur les enseignants lance un appel à investir davantage dans les enseignants et l’enseignement pour garantir que tous les apprenants aient accès à un enseignant qualifié et soutenu à l’horizon 2030. Elle recommande aux gouvernements et aux partenaires de prendre les mesures suivantes :

  • Élaborer des politiques holistiques relatives aux enseignants et les chiffrer correctement, plus particulièrement dans les pays où la pénurie est la plus grave. Ces politiques aideront les pays à déterminer où les besoins d’enseignants sont les plus importants, notamment dans les régions défavorisées, ainsi qu’à identifier les interventions les plus rentables et les arbitrages à effectuer.
  • Augmenter les ressources nationales destinées à l’éducation et garantir aux enseignants un salaire décent. Les budgets nationaux de l’éducation doivent être augmentés ou maintenus pour faire en sorte qu’ils atteignent le niveau de référence convenu à l’échelle internationale, qui est de 15 à 20 % du PIB.
  • Augmenter le financement international de l’éducation en mettant davantage l’accent sur les enseignants et l’enseignement, notamment en matière de formation initiale et continue.
  • Améliorer la préparation, le soutien et les conditions de travail des enseignants pour réduire le taux d’abandon et retenir, en particulier, les jeunes enseignants. Il faut agir d’urgence pour protéger les enseignants, que ce soit des attaques contre les écoles ou de la COVID-19. 
  • Recueillir davantage de données comparables sur le plan national et international, pour améliorer la planification relative au financement de l’éducation et aux enseignants et garantir que les investissements produisent les résultats escomptés.

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L’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030 est un réseau mondial de plus de 155 membres (pays, membres des Nations Unies et organisations régionales, organisations de la société civile, corps enseignant et fondations) œuvrant en faveur des enseignants et des questions liées à l’enseignement. Son secrétariat est hébergé au Siège de l’UNESCO à Paris.

Consulter la note de sensibilisation Closing the gap—Ensuring there are enough qualified and supported teachers in sub-Saharan Africa.

Pour plus d'information, contactez Anna Ruszkiewicz (ae.ruszkiewicz@unesco.org).

 

Blog
  • 08.07.2021

Investir dans les enseignants, c'est investir dans notre avenir commun

 

Ce blog a été initialement publié sur le site du Partenariat mondial pour l'éducation (GPE).

Des enseignants qualifiés et motivés constituent le facteur le plus important, en milieu scolaire, pour garantir une éducation de qualité. C'est pourquoi l’Équipe spéciale internationale sur les Enseignants pour Éducation 2030 appelle les décideurs nationaux et les bailleurs de fonds internationaux à faire ce qu’il y’a de mieux aujourd’hui en investissant dans les enseignants pour assurer l'avenir.

Il est essentiel d'investir dans l'éducation pour atteindre les objectifs du programme mondial de développement durable, se remettre de la crise de la COVID-19 et former des citoyens capables de relever les futurs défis auxquels le monde sera confronté.

À l'heure où tant de voix se réunissent pour soutenir la campagne de financement du Partenariat mondial pour l'éducation, l’Équipe spéciale internationale sur les Enseignants pour Éducation 2030 lance une campagne de plaidoyer internationale appelant à placer les enseignants au centre des investissements dans le secteur de l'éducation.

 

Un déficit de financement et de formation pour les enseignants

Partout dans le monde, les systèmes éducatifs sont confrontés à d'énormes défis en ce qui concerne les enseignants.

De nombreux pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure, ne disposent déjà pas d’assez d'enseignants et un grand nombre de ces enseignants n'ont pas reçu une formation et un soutien suffisants. Rien qu'en Afrique subsaharienne, seuls les deux tiers des enseignants du primaire ont été formés pour exercer à ce niveau, et cette proportion tombe à seulement la moitié des enseignants du secondaire.

Le Partenariat mondial pour l'éducation estime que cela coûte en moyenne 371 dollars US pour former un enseignant dans ses pays partenaires. Son ambition est de former 3,5 millions d'enseignants qui pourraient instruire 140 millions d'élèves. Cela représentera environ 1 dollar sur 6, soit près de 16 % du budget que le partenariat prévoit de dépenser au cours des cinq prochaines années.

Cela représentera une contribution extrêmement importante pour combler le déficit d'enseignants qualifiés qui, pour nous, est l'une des pierres angulaires de la réalisation des autres objectifs mondiaux en rapport avec l'éducation et des ODD.

Des investissements sont particulièrement nécessaires pour que les enseignants soient préparés aux défis que la crise de la COVID-19 a provoqué, notamment pour assurer un enseignement correctif et adaptatif et garantir qu'une génération d'apprenants ne soit pas perdue.

Cependant, le développement professionnel des enseignants n'est qu'un des aspects pour lesquels un financement est nécessaire de toute urgence si nous voulons garantir, sur la durée, une main-d'œuvre d’enseignants motivés, soutenus et protégés.

 

Un appel à l'action pour plus de financements pour les enseignants

C’est la raison pour laquelle les membres du Groupe de travail sur les enseignants ont lancé une campagne pour appeler les gouvernements et les donateurs à investir dans les enseignants (#InvestInTeachers) et à augmenter les financements, afin de :

  • maintenir les salaires des enseignants et améliorer leurs conditions de travail pour attirer des candidats (au métier d’enseignant) de qualité ;
  • améliorer la formation initiale et le développement professionnel continu des enseignants ;
  • assurer la santé et la sécurité et fournir un soutien socio-émotionnel aux enseignants et aux élèves.

Les élèves déjà défavorisés – vivant dans des zones reculées ou touchées par un conflit, par exemple – sont affectés de manière disproportionnée par cette pénurie d'enseignants. Dans de nombreux pays, les bas salaires, les lourdes charges de travail, les niveaux élevés de stress et les mauvaises conditions de travail des enseignants suscitent des inquiétudes quant à leur impact (en anglais) sur (la vie de) ces derniers.

La crise de la COVID-19 a rajouté une autre couche de complexité, les enseignants étant les plus touchés par les bouleversements massifs auxquels presque tous les systèmes éducatifs ont été confrontés une fois que les écoles ont dû fermer partiellement ou totalement.

Pendant la pandémie, une formation spéciale pour aider à faire face à la crise a été proposée aux enseignants dans moins de la moitié de tous les pays et dans seulement près de 15 % des pays en Afrique subsaharienne et en Océanie.

Des enseignants qualifiés et motivés constituent l’élément le plus important pour assurer une éducation de qualité en milieu scolaire.

Lorsque les enseignants sont mieux payés, leurs élèves obtiennent de meilleurs résultats aux évaluations, dans les pays à revenu élevé comme en Afrique subsaharienne. Les enseignants jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les stéréotypes liés au genre et la promotion de l'inclusion dans les salles de classe et au-delà.

Pendant la crise de la COVID-19, les enseignants ne se sont pas seulement rapidement adaptés à l'apprentissage en ligne et à distance. Ils ont également fourni un soutien socio-émotionnel crucial aux élèves et à leurs familles, et ont partagé des informations vitales sur la santé au sein des communautés.

 

Une campagne pour permettre aux enseignants d’assurer un avenir meilleur pour tous

Il y a un peu plus d'un an, les membres de l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants se sont réunis pour mettre en lumière le rôle des enseignants dans la lutte contre les perturbations de l'éducation provoquées par la pandémie.

Dans notre Appel à l'action pour les enseignants, nous avons identifié six domaines cibles où il est nécessaire d'agir pour garantir que les enseignants puissent soutenir la continuité de l'apprentissage. Celles-ci comprenaient la préservation des salaires et des traitements, la protection du bien-être des enseignants et des apprenants, l'assurance que les enseignants sont inclus dans la prise de décision, l'amélioration et l'accélération de la formation des enseignants, la garantie que les réponses ont une forte perspective d'équité et l'inclusion des enseignants dans les programmes de remise à niveau.

Un an plus tard, nous pouvons constater de nombreuses avancées positives. Alors que les enseignants ont été reconnus pour leur rôle dans les efforts pour assurer la continuité de l'apprentissage, il y a eu une reconnaissance renouvelée de l'importance de l'enseignement en présentiel et de l'espace sûr que fournissent les écoles. Par ailleurs, les enseignants ont innové (en anglais) de façon impressionnante, trouvant des solutions pour garantir que les élèves continuent d'apprendre, tant dans des espaces en ligne que hors ligne.

Il existe d'innombrables exemples d'enseignants qui se sont spontanément réunis pour créer des groupes d'apprentissage et de soutien par les pairs, souvent au-delà des frontières nationales. Un enseignant indonésien a par exemple créé une communauté en ligne, qui compte aujourd'hui plus de 800 enseignants. Aux Maldives, un groupe de soutien parents-enseignants a été créé pour guider les enseignants et les parents chargés de l'apprentissage à distance des enfants ayant des besoins particuliers.

Cependant, la crise a clairement montré la nécessité de maintenir et d'augmenter les investissements nationaux et internationaux pour améliorer la condition des enseignants et l'enseignement. Notre campagne « InvestInTeachers » a déjà commencé sur les réseaux sociaux, et vous pouvez vous inscrire pour recevoir des mises à jour sur les dernières informations et les nouveaux événements sur notre site web.

Joignez-vous à nous pour appeler les décideurs nationaux et les organisations internationales à réaliser les meilleurs investissements qu’ils puissent dans les enseignants aujourd'hui, pour assurer un avenir meilleur pour tous.

Pour plus d'informations, veuillez visiter la page web de la campagne.