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Événement
  • 28.05.2025

Sommet mondial sur les enseignants à Santiago du Chilie

L'UNESCO et le gouvernement du Chili ont le plaisir d'annoncer que le Sommet mondial sur les enseignants aura lieu le 28 et le 29 août 2025 à Santiago du Chili.  Le Sommet est organisé conjointement avec la réunion du comité directeur de haut niveau de l'ODD 4 et sera précédé par une « journée zéro », le 27 août, consacrée à des visites et activités socioculturelles et à la pré-accréditation.

S'appuyant sur les récents événements et rapports mondiaux qui ont forgé un consensus mondial sur la nécessité d'investir dans la valorisation de la profession enseignante, le Sommet vise à relever le défi mondial de la pénurie d'enseignants et à plaider en faveur d'un soutien durable aux enseignants dans un contexte économique et sociopolitique difficile.

Le Sommet réunira des ministres, des représentants d'enseignants, des organisations internationales et des acteurs clés de l'éducation afin d’instaurer un dialogue de haut niveau sur les politiques, le financement, l'innovation et l'inclusion des enseignants.

L'évènement représente une occasion unique pour l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030 (Équipe spéciale sur les enseignants ou TTF) pour mobiliser son réseau et véhiculer ses messages clés, garantissant ainsi une plus grande diffusion et l'implication des parties prenantes au sein de la communauté éducative mondiale. Le Sommet intervient également à un moment charnière, alors que la communauté internationale met en œuvre les recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante et du Rapport mondial sur les enseignants, soulignant ainsi l'urgence d'une action coordonnée pour relever les défis auxquels les enseignants sont confrontés dans le monde entier.

Veuillez consulter cette page où les informations seront mises à jour régulièrement.

Contact : 2025teachersummit@unesco.org

 

Événement
  • 28.05.2025

Sommet mondial sur les enseignants à Santiago du Chilie

L'UNESCO et le gouvernement du Chili ont le plaisir d'annoncer que le Sommet mondial sur les enseignants aura lieu le 28 et le 29 août 2025 à Santiago du Chili.  Le Sommet est organisé conjointement avec la réunion du comité directeur de haut niveau de l'ODD 4 et sera précédé par une « journée zéro », le 27 août, consacrée à des visites et activités socioculturelles et à la pré-accréditation.

S'appuyant sur les récents événements et rapports mondiaux qui ont forgé un consensus mondial sur la nécessité d'investir dans la valorisation de la profession enseignante, le Sommet vise à relever le défi mondial de la pénurie d'enseignants et à plaider en faveur d'un soutien durable aux enseignants dans un contexte économique et sociopolitique difficile.

Le Sommet réunira des ministres, des représentants d'enseignants, des organisations internationales et des acteurs clés de l'éducation afin d’instaurer un dialogue de haut niveau sur les politiques, le financement, l'innovation et l'inclusion des enseignants.

L'évènement représente une occasion unique pour l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030 (Équipe spéciale sur les enseignants ou TTF) pour mobiliser son réseau et véhiculer ses messages clés, garantissant ainsi une plus grande diffusion et l'implication des parties prenantes au sein de la communauté éducative mondiale. Le Sommet intervient également à un moment charnière, alors que la communauté internationale met en œuvre les recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante et du Rapport mondial sur les enseignants, soulignant ainsi l'urgence d'une action coordonnée pour relever les défis auxquels les enseignants sont confrontés dans le monde entier.

Veuillez consulter cette page où les informations seront mises à jour régulièrement.

Contact : 2025teachersummit@unesco.org

 

Rapport
  • pdf
  • 01.07.2024
  • EN  |  ES

Your turn! Les enseignant.e.s pour le renouveau syndical

Ce rapport présente les différentes expériences des syndicats européens de l’enseignement qui cherchent à apporter des réponses aux changements importants à la fois dans le travail des enseignant·e·s...
Manuel/Guide
  • pdf
  • 01.07.2024
  • EN  |  ES

Lignes directrices pratiques à l’intention des syndicats de l’enseignement pour une représentation efficace des besoins professionnels des enseignant.e.s au sein des structures de dialogue social et de renforcement des capacités des syndicats

Cet ensemble de lignes directrices vise à fournir aux syndicats de l'enseignement en Europe des recommandations concrètes sur la manière de représenter les besoins professionnels des enseignants et d...
Blog
  • 10.07.2023

Renforcer la capacité de la Zambie à élaborer une politique globale à l’égard des enseignants et à renforcer la voix des enseignants par le biais du dialogue social

Les enseignants ont un rôle essentiel à jouer dans la construction d’un avenir meilleur en Afrique subsaharienne. Pour bien jouer ce rôle, ils doivent être soutenus et avoir la moyens d’agir par une bonne politique et un dialogue social solide.

 

Du 20 au 23 juin 2023, la Section de l’éducation pour le développement de l’UNESCO et l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030(Équipe spéciale sur les enseignants, TTF), en collaboration avec l’Institut international de l’UNESCO pour le renforcement des capacités en Afrique (IIRCA) et le Bureau régional pour l’Afrique australe (ROSA), ont organisé deux ateliers de formation à Lusaka pour aider à relever les défis auxquels sont confrontés les enseignants en Zambie. Le premier atelier a permis de renforcer les capacités des membres du comité technique ministériel sélectionné pour diriger l’élaboration d’une politique globale concernant les enseignants. Le second s’est concentré sur l’institutionnalisation du dialogue social et sur l’habilitation des enseignants et de leurs syndicats à participer plus activement à l’élaboration des politiques. 

Ces ateliers font suite à une réunion consultative des parties prenantes nationales sur le statut des enseignants, organisée en décembre 2022, au cours de laquelle le ministre de l’Éducation a lancé le Cadre national de dialogue social pour les enseignants et au cours de laquelle les participants ont entamé des délibérations sur le processus d’élaboration d’une nouvelle politique relative aux enseignants. Après ces débuts réussis, les ateliers de juin ont rassemblé les principales parties prenantes, notamment des représentants du ministère de l’Éducation, de la Commission du service de l’enseignement, du Conseil de l’enseignement de Zambie, des syndicats d’enseignants, des organisations de la société civile et des partenaires du développement, afin de travailler collectivement au renforcement de la profession enseignante en vue d’améliorer la qualité de l’éducation. Les ateliers ont été dirigés par la Section de l’éducation pour le développement de l’UNESCO et la TTF et financés par le biais du Programme de développement des capacités pour l’éducation de l’UNESCO(CapED) de l’UNESCO, actif depuis 2003 et axé sur les pays les moins avancés, actuellement financé par la Finlande, la France, l’Islande, la Norvège et la Suède.

Ouvrir la voie à une politique globale à l’égard des enseignants 

Les enseignants jouent un rôle crucial dans la construction de l’avenir de la Zambie, mais le pays est confronté à des défis tels que la pénurie d’enseignants, le déclin de l’intérêt pour la profession et la baisse du moral des enseignants. Afin de mieux positionner le ministère de l’Éducation pour attirer, former et retenir des enseignants de qualité, le gouvernement a sollicité le soutien de l’UNESCO en février 2022 pour élaborer une politique globale concernant les enseignants, ainsi que des lignes directrices et des outils de mise en œuvre. Le premier atelier de juin 2023 a été organisé pour contribuer à faire avancer cette mission. En ce qui concerne le besoin urgent d’enseignants de qualité, Joel Kamoko, Secrétaire permanent pour les services éducatifs au ministère zambien de l’Éducation, a déclaré : « La qualité d’un système éducatif ne peut excéder la qualité de ses enseignants [car] les enseignants transmettent le pouvoir de l’éducation aux apprenants d’aujourd’hui, leur offrant ainsi la possibilité d’un avenir meilleur ». 

La formation s’est appuyée sur le Guide d’élaboration d’une politique enseignanteafin de fournir des conseils sur l’élaboration d’une politique enseignante globale, adaptée aux besoins spécifiques de la Zambie. Carlos Vargas, Chef du Secrétariat de l’Équipe spéciale sur les enseignants et Chef de la Section de l’éducation pour le développement à l’UNESCO, a évoqué le potentiel de changement de l’atelier en déclarant : « L’élaboration d’une politique enseignante globale est essentielle pour résoudre les problèmes qui entravent la qualité et la disponibilité des enseignants en Zambie. En soutenant les membres du comité technique, nous faisons un pas important vers la garantie d’une éducation de qualité pour tous ». 

Photo : Carlos Vargas, Chef du Secrétariat de l’Équipe spéciale sur les enseignants , s’exprime à Lusaka sur l’importance d’une politique enseignante. Crédit : UNESCO 

 

L’atelier a adopté une approche participative, avec des présentations faites par l’UNESCO, la TTF, l’IIRCA, le ministère de l’Éducation, l’Internationale de l’éducation et les acteurs locaux de l’éducation. Les intervenants ont souligné qu’il était important de contextualiser les politiques et ont analysé les différentes dimensions ayant une incidence sur la profession enseignante, notamment le recrutement et le maintien, la formation des enseignants, le déploiement, les structures de carrière des enseignants, les conditions de travail, la rémunération, les normes, la responsabilité et la gouvernance des écoles. Les principales étapes de l’élaboration et de la validation d’une politique enseignante ont également été discutées. Dans le cadre de discussions de groupe et de séances plénières, les membres du comité technique ont eu des conversations approfondies et ont échangé leurs points de vue sur les principaux défis auxquels sont confrontés les enseignants, sur les actions et solutions politiques potentielles et sur les opportunités actuelles sur lesquelles s’appuyer pour élaborer la première politique enseignante globale du pays.  

Les participants ont également bénéficié des expériences des intervenants d’autres pays d’Afrique subsaharienne qui ont élaboré des politiques enseignantes globales  à l’aide du Guide d’élaboration d’une politique enseignante, avec le soutien de l’UNESCO et de la TTF. Parmi ces intervenants figuraient Jonathan Kamwana, Commissaire chargé de l’éducation, de la formation et du développement des enseignants au ministère ougandais de l’Éducation et des Sports, et Yaw Ankomah, maître de conférences en planification et direction de l’éducation à l’Institut de planification et d’administration de l’éducation de l’université de Cape Coast, qui était membre du comité technique chargé de l’élaboration de la politique enseignante globale du Ghana. 

À la fin de l’atelier, les membres du comité avaient renforcé leurs capacités techniques, mieux compris les défis auxquels sont confrontés les enseignants et acquis des connaissances sur l’élaboration d’une politique enseignante globale. La formation a également facilité l’identification d’une feuille de route avec des étapes pour l’élaboration e la politique, y compris la définition d’une étude diagnostique sur les questions relatives aux enseignants. Un rapport résumant les résultats de l’atelier constituera une ressource de référence précieuse et une base pour la poursuite de la collaboration. 

Entamer le dialogue pour transformer l’éducation 

Le dialogue social qui réunit les institutions gouvernementales, les employeurs, les enseignants et leurs organisations dans le cadre d’un véritable échange est essentiel pour créer une politique enseignante qui réponde aux préoccupations de toutes les parties prenantes. C’est pourquoi, en s’appuyant sur le lancement du nouveau Cadre national de dialogue social pour les enseignantsl’année dernière, le deuxième atelier visait à renforcer le dialogue social en développant les capacités techniques et organisationnelles des syndicats d’enseignants et du personnel du secteur de l’éducation.  

Selon le secrétaire permanent Joel Kamoko, « Le dialogue social est un mécanisme essentiel pour parvenir à une éducation de qualité pour tous. Les enseignants sont responsables de la mise en œuvre des réformes éducatives, et leur engagement dans le dialogue social contribue à la réalisation d’aspects essentiels des objectifs et politiques éducatifs, y compris les programmes de développement professionnel des enseignants ». 

Lors de l’atelier, des consultants nationaux et internationaux ainsi que des représentants de l’UNESCO ont fait des présentations, offrant une plate-forme pour discuter de l’importance du dialogue social dans l’amélioration du statut de la profession enseignante et de la qualité de l’enseignement, en droite ligne avec l’Agenda Éducation 2030. Les participants ont eu un aperçu des réponses efficaces et des enseignements tirés d’autres cadres nationaux de dialogue social. Les questions de genre, en particulier les moyens de promouvoir l’égalité et l’équité au sein de la profession enseignante, ont constitué un autre sujet clé. 

Photo : Les participants à l’atelier, y compris les syndicats d’enseignants, examinent la meilleure manière de renforcer le rôle des voix et des perspectives des enseignants dans les efforts d’élaboration de politiques. Crédit : UNESCO.

 

L’atelier de formation sur le dialogue social marque une étape importante dans la promotion d’un engagement significatif entre les parties prenantes de l’éducation et donne aux enseignants une voix dans l’élaboration des politiques éducatives. Grâce à cet effort, la Zambie franchit une étape cruciale dans la création d’un environnement propice à l’enseignement et à l’apprentissage, dans l’amélioration de la profession enseignante et dans l’amélioration de la qualité et des conditions de travail des enseignants.  

Concernant l’impact potentiel de l’atelier, Carlos Vargas a déclaré : « En donnant les moyens d’agir aux enseignants ainsi qu’au personnel du secteur de l’éducation par le biais d’un dialogue social renforcé, nous pouvons collectivement travailler à l’amélioration de la profession enseignante et à la création d’un environnement propice à une éducation de qualité pour tous ». 

Un changement positif dans le paysage de l’éducation en Zambie 

Ces deux ateliers ont constitué des étapes importantes pour relever les défis auxquels sont confrontés les enseignants et améliorer le paysage éducatif du pays. En encourageant la collaboration, l’inclusion et l’échange d’idées, ces ateliers ont ouvert la voie à un système éducatif plus équitable et de meilleure qualité en Zambie.  

À l’avenir, l’UNESCO aidera la Zambie à réaliser une étude diagnostique complète dans le cadre du processus d’élaboration de la politique enseignante. Suite au lancement du Cadre national de dialogue social pour les enseignants en 2022, un programme pilote sur le dialogue social a été mené avec succès dans deux provinces spécifiques, au bénéfice de 200 enseignants. L’UNESCO continuera à apporter son soutien pour définir la mise en œuvre du cadre avant son déploiement à l’échelle nationale. 

Pour plus d’informations sur le travail de l’UNESCO sur les enseignants, cliquez ici. Pour découvrir des ressources et des documents connexes sur la politique enseignante et le dialogue social, suivez les liens ci-dessous : 

Blog
  • 01.06.2022

Nous devons prêter attention aux grèves d’enseignants en Afrique de l’Ouest

par Anna C. Conover, consultante, et Peter Wallet, administrateur de projet, Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030


Les grèves d’enseignants récurrentes qui ont eu lieu dans toute l’Afrique de l’Ouest au cours des six derniers mois, notamment au Ghana, en Guinée, en Mauritanie, au Niger, au Nigéria, au Togo et au Sénégal, témoignent de difficultés importantes en matière de relations de travail et nuisent à la qualité de l’éducation. Les plaintes et les réclamations des enseignants portent notamment sur le non paiement des salaires, des arriérés de salaires et des indemnités ; les mauvaises conditions de travail ; la longueur et la lourdeur des processus de promotion ; le manque de personnel et les classes surchargées ; et les difficultés liées à la certification et à l’absence de reconnaissance professionnelle.

Les causes de cette situation sont multiples. Dans les faits, nombre des pays de la région ont accompli des progrès considérables en matière d’amélioration de l’accès à l’éducation au cours des deux décennies écoulées. Par exemple, le taux de scolarisation net a doublé au Burkina Faso et au Niger, atteignant respectivement 76 % et 59 % en 2020, une tendance observée dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest à des degrés divers.

Cependant, dans la course pour améliorer l’accès, les efforts visant à élever le statut de la profession se sont arrêtés. Les pays de la région ont fait des compromis politiques incluant le recrutement massif d’enseignants contractuels, qui touchent généralement un salaire moins élevé et ne bénéficient pas du même niveau de soutien que leurs homologues fonctionnaires. Les piètres conditions de travail, exacerbées par l’absence de stratégie visant à intégrer les enseignants contractuels dans la fonction publique, font monter les frustrations et ont souvent entraîné des grèves. Plus récemment, l’effet disproportionné de la pandémie de COVID-19 sur les enseignants non fonctionnaires a aggravé la situation en raison du non paiement ou du retard de paiement des salaires des enseignants contractuels.

Perturbations et mécontentement

De manière inévitable, les grèves d’enseignants réduisent le temps passé en salle de classe pour les élèves et viennent s’ajouter à d’autres facteurs qui nuisent à la qualité de l’éducation et aboutissent à une perte d’apprentissage, tels qu’un financement inadéquat, des pénuries d’enseignants, des infrastructures défaillantes, et ainsi de suite. Par exemple, en Guinée-Bissau, au cours des cinq années écoulées, les grèves d’enseignants ont eu des répercussions négatives sur au moins un tiers de l’année scolaire. Dans plusieurs autres pays d’Afrique de l’Ouest, la frustration a atteint un tel point que les élèves ont manifesté dans la rue pour revendiquer leur droit à l’éducation. C’est ce qui s’est passé au Sénégal en janvier dernier. Ainsi, après plusieurs semaines sans école et craignant d’être mal préparés pour leurs examens, les élèves ont manifesté pour exiger une résolution rapide du conflit entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants.

Alors que les pays sortent à peine des fermetures d’écoles liées à la pandémie de COVID-19, les élèves et leurs familles redoutent de perdre une année scolaire de plus. Au Sénégal, la crainte d’une année blanche a marqué le début de 2022. Après toute une série de démissions et de grèves, les enseignants ont exigé du gouvernement qu’il honore les accords conclus en 2018 concernant les structures de rémunération.

Les interruptions de l’éducation ne touchent pas seulement les populations locales, mais aussi le développement des connaissances à l’échelle mondiale. Des grèves académiques se déroulent actuellement au Nigeria pour réclamer l’application d’un accord de 2009 visant à améliorer la rémunération et à investir dans la recherche universitaire nigérienne.

L’une des difficultés entravant la défense des intérêts des enseignants dans la région réside dans la fragmentation en plusieurs petits syndicats d’enseignants qui, bien souvent, ne sont pas reconnus par les autorités. Au Togo, par exemple, le Syndicat des enseignants du Togo (SET) est en grève pour réclamer, entre autres, une indémnité de logement, le recrutement d’enseignants supplémentaires pour renforcer le corps enseignant et une meilleure reconnaissance de la profession. Cependant, du point de vue du gouvernement togolais, qui ne reconnaît pas officiellement le SET, cette grève est sans fondement juridique et plus de 100 enseignants grévistes ont été démis de leurs fonctions.

Il est crucial d’améliorer les mécanismes de dialogue social à tous les stades de l’élaboration des politiques pour prévenir et mieux gérer les crises

 La relation entre les gouvernements et les organisations d’enseignants, plus souvent caractérisée par le conflit que par la collaboration, doit être redéfinie. Le dialogue social, que l’Organisation internationale du Travail décrit comme étant « tous types de négociation, de consultation ou simplement d’échange d’informations entre les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs selon des modalités diverses, sur des questions relatives à la politique économique et sociale présentant un intérêt commun », constitue un moyen important d’aligner les objectifs du gouvernement et des enseignants et d’établir des relations harmonieuses entre les deux parties dans le but d’assurer une éducation de qualité.

Comme décrit dans le Guide pour l’élaboration d’une politique enseignante, l’élaboration de politiques efficaces suppose la création d’espaces et de mécanismes qui facilitent le dialogue social entre les gouvernements et toutes les parties prenantes, en particulier les enseignants et leurs représentants. L’urgence de la situation actuelle, où l’on doit remédier à des problèmes exacerbés par des crises, pourrait contribuer à renforcer la coopération entre les gouvernements et les syndicats d’enseignants en matière d’élaboration des politiques. Malheureusement, et en partie à cause des mesures mondiales rapides de fermeture des écoles, on a observé peu d’exemples de dialogue social fructueux entre les gouvernements et les syndicats au début de la pandémie de COVID-19. Cependant, dans le cadre de la reprise de l’enseignement, les conflits entre les syndicats et les gouvernements pourraient être atténués en veillant à inclure les enseignants à tous les niveaux du processus d’élaboration des politiques et ce, de manière permanente.

Enseignements cruciaux pour améliorer le dialogue social

Pour renforcer le dialogue social en Afrique subsaharienne, les dirigeants syndicaux et les gouvernements doivent comprendre clairement quels sont leurs rôles et responsabilités. Les dirigeants syndicaux doivent être mieux formés sur le fonctionnement des systèmes éducatifs afin de pouvoir communiquer efficacement les besoins des enseignants au moyen des canaux existants, participer à l’élaboration des politiques, et plaider en faveur de leurs membres et mobiliser ces derniers. Pour leur part, les gouvernements doivent comprendre leurs responsabilités de garantir les principes et droits fondamentaux au travail, dont la liberté d’association et la négociation collective. Par exemple, on pourrait renforcer la pratique du dialogue social dans l’éducation au moyen de formations conjointes réunissant les gouvernements, les organisations d’employeurs concernées et les syndicats d’enseignants.

La liberté d’association et la négociation collective, de même que l’autonomie et la légitimité des syndicats, sont également essentielles pour éviter d’être perçu comme étant trop politisé. En soutenant des voies de communication transparentes et en trouvant des arguments clairs et rassembleurs, les syndicats peuvent acquérir la force nécessaire pour exercer efficacement leur droit de négociation collective. Ils doivent éviter la fragmentation et les intérêts concurrents et s’unir pour défendre les intérêts des enseignants à différents niveaux et dans différentes circonstances. Par ailleurs, les syndicats doivent mieux impliquer les femmes, qui sont souvent sous-représentées, en particulier aux postes de direction.

Afin de favoriser la participation et la gouvernance démocratique, les gouvernements et les syndicats doivent privilégier une approche fondée sur le contexte national ou local assortie d’un dialogue politique transparent, participatif et responsable. Il faut également que les principales activités favorisant le dialogue social (partage d’informations, consultation, négociation) puissent être organisées régulièrement en toute transparence et qu’elles génèrent des résultats positifs.

Stratégies de médiation et de résolution des conflits visant à éviter de perdre de vue l’objectif commun d’une éducation de qualité pour tous

 Dans certains cas, les organes de médiation et une participation sociale globale à l’éducation ont joué un rôle important pour faciliter la conclusion d’accords à l’amiable entre les syndicats et le gouvernement. Au Sénégal, la Coalition nationale de l’éducation pour tous considère que sa mission consiste en partie à garantir l’apaisement du système éducatif, et elle a pris part à la négociation réussie des récents accords concernant les régimes de retraite et de validation de carrière.

Le Guide pour l’élaboration d’une politique enseignante indique que la participation à l’élaboration des politiques peut prendre de nombreuses formes, comme des consultations, des requêtes officielles et non officielles pour conseils, des réunions publiques et un plaidoyer de la part de différents acteurs. On peut citer un exemple d’élaboration inclusive d’une politique au Ghana, où l’équipe spéciale nationale du Ghana sur les enseignants a été mise en place pour soutenir l’élaboration d’une politique nationale complète sur les enseignants, qui définit une vision et une orientation en matière de recrutement, de formation, de développement professionnel et de bien-être des enseignants. La mission de cette équipe spéciale consistait avant tout à établir un cadre pour le dialogue social et à améliorer les mécanismes de retours d’information aux niveaux local, régional et national.

Au Bénin, en Guinée et au Togo, les décideurs politiques et les parties consultées pendant l’élaboration des nouvelles politiques enseignantes holistiques ont accepté d’élaborer un module supplémentaire sur le dialogue social, en reconnaissance de son importance au vu du contexte national.

Le dialogue social comme moyen d’améliorer la qualité de l’éducation

Bien que les progrès réalisés précédemment en matière d’accès à l’éducation soient importants, pour atteindre le quatrième objectif de développement durable qui vise à « assurer à tous une éducation équitable, inclusive et de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie », il faut adopter une approche globale incluant une meilleure compréhension des motivations des enseignants, et notamment de leurs efforts pour participer à des actions collectives visant à satisfaire leurs besoins, y compris, si nécessaire, des grèves. L’institutionnalisation du dialogue social, en incluant les enseignants à chaque étape de l’élaboration des politiques, et l’intégration explicite de son rôle ans des politiques enseignantes holistiques demeureront des leviers importants pour soutenir la négociation collective et favoriser l’appropriation par les enseignants des priorités et des politiques éducatives nationales.

La presse internationale ne s’intéresse pas encore assez aux grèves d’enseignants en Afrique de l’Ouest et dans la région plus large de l’Afrique subsaharienne, et elles ne font pas l’objet de recherches suffisantes concernant leurs effets sur la résolution des préoccupations des enseignants, la perte d’apprentissage, l’éducation et la société. Alors que certains éléments montrent que les grèves ont eu des effets à court et à long termes sur les élèves dans les pays à revenu élevé, on manque encore de données en Afrique subsaharienne. Pour comprendre la capacité du dialogue social à atténuer les effets des grèves de manière systématique et adaptée au contexte, il faut adopter des approches innovantes tirées de contextes variés et mener davantage de recherches pertinentes et opportunes.

Crédit photo : Education International