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Renforcer la capacité de la Zambie à élaborer une politique globale à l’égard des enseignants et à renforcer la voix des enseignants par le biais du dialogue social

Les enseignants ont un rôle essentiel à jouer dans la construction d’un avenir meilleur en Afrique subsaharienne. Pour bien jouer ce rôle, ils doivent être soutenus et avoir la moyens d’agir par une bonne politique et un dialogue social solide.

 

Du 20 au 23 juin 2023, la Section de l’éducation pour le développement de l’UNESCO et l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Éducation 2030(Équipe spéciale sur les enseignants, TTF), en collaboration avec l’Institut international de l’UNESCO pour le renforcement des capacités en Afrique (IIRCA) et le Bureau régional pour l’Afrique australe (ROSA), ont organisé deux ateliers de formation à Lusaka pour aider à relever les défis auxquels sont confrontés les enseignants en Zambie. Le premier atelier a permis de renforcer les capacités des membres du comité technique ministériel sélectionné pour diriger l’élaboration d’une politique globale concernant les enseignants. Le second s’est concentré sur l’institutionnalisation du dialogue social et sur l’habilitation des enseignants et de leurs syndicats à participer plus activement à l’élaboration des politiques. 

Ces ateliers font suite à une réunion consultative des parties prenantes nationales sur le statut des enseignants, organisée en décembre 2022, au cours de laquelle le ministre de l’Éducation a lancé le Cadre national de dialogue social pour les enseignants et au cours de laquelle les participants ont entamé des délibérations sur le processus d’élaboration d’une nouvelle politique relative aux enseignants. Après ces débuts réussis, les ateliers de juin ont rassemblé les principales parties prenantes, notamment des représentants du ministère de l’Éducation, de la Commission du service de l’enseignement, du Conseil de l’enseignement de Zambie, des syndicats d’enseignants, des organisations de la société civile et des partenaires du développement, afin de travailler collectivement au renforcement de la profession enseignante en vue d’améliorer la qualité de l’éducation. Les ateliers ont été dirigés par la Section de l’éducation pour le développement de l’UNESCO et la TTF et financés par le biais du Programme de développement des capacités pour l’éducation de l’UNESCO(CapED) de l’UNESCO, actif depuis 2003 et axé sur les pays les moins avancés, actuellement financé par la Finlande, la France, l’Islande, la Norvège et la Suède.

Ouvrir la voie à une politique globale à l’égard des enseignants 

Les enseignants jouent un rôle crucial dans la construction de l’avenir de la Zambie, mais le pays est confronté à des défis tels que la pénurie d’enseignants, le déclin de l’intérêt pour la profession et la baisse du moral des enseignants. Afin de mieux positionner le ministère de l’Éducation pour attirer, former et retenir des enseignants de qualité, le gouvernement a sollicité le soutien de l’UNESCO en février 2022 pour élaborer une politique globale concernant les enseignants, ainsi que des lignes directrices et des outils de mise en œuvre. Le premier atelier de juin 2023 a été organisé pour contribuer à faire avancer cette mission. En ce qui concerne le besoin urgent d’enseignants de qualité, Joel Kamoko, Secrétaire permanent pour les services éducatifs au ministère zambien de l’Éducation, a déclaré : « La qualité d’un système éducatif ne peut excéder la qualité de ses enseignants [car] les enseignants transmettent le pouvoir de l’éducation aux apprenants d’aujourd’hui, leur offrant ainsi la possibilité d’un avenir meilleur ». 

La formation s’est appuyée sur le Guide d’élaboration d’une politique enseignanteafin de fournir des conseils sur l’élaboration d’une politique enseignante globale, adaptée aux besoins spécifiques de la Zambie. Carlos Vargas, Chef du Secrétariat de l’Équipe spéciale sur les enseignants et Chef de la Section de l’éducation pour le développement à l’UNESCO, a évoqué le potentiel de changement de l’atelier en déclarant : « L’élaboration d’une politique enseignante globale est essentielle pour résoudre les problèmes qui entravent la qualité et la disponibilité des enseignants en Zambie. En soutenant les membres du comité technique, nous faisons un pas important vers la garantie d’une éducation de qualité pour tous ». 

Photo : Carlos Vargas, Chef du Secrétariat de l’Équipe spéciale sur les enseignants , s’exprime à Lusaka sur l’importance d’une politique enseignante. Crédit : UNESCO 

 

L’atelier a adopté une approche participative, avec des présentations faites par l’UNESCO, la TTF, l’IIRCA, le ministère de l’Éducation, l’Internationale de l’éducation et les acteurs locaux de l’éducation. Les intervenants ont souligné qu’il était important de contextualiser les politiques et ont analysé les différentes dimensions ayant une incidence sur la profession enseignante, notamment le recrutement et le maintien, la formation des enseignants, le déploiement, les structures de carrière des enseignants, les conditions de travail, la rémunération, les normes, la responsabilité et la gouvernance des écoles. Les principales étapes de l’élaboration et de la validation d’une politique enseignante ont également été discutées. Dans le cadre de discussions de groupe et de séances plénières, les membres du comité technique ont eu des conversations approfondies et ont échangé leurs points de vue sur les principaux défis auxquels sont confrontés les enseignants, sur les actions et solutions politiques potentielles et sur les opportunités actuelles sur lesquelles s’appuyer pour élaborer la première politique enseignante globale du pays.  

Les participants ont également bénéficié des expériences des intervenants d’autres pays d’Afrique subsaharienne qui ont élaboré des politiques enseignantes globales  à l’aide du Guide d’élaboration d’une politique enseignante, avec le soutien de l’UNESCO et de la TTF. Parmi ces intervenants figuraient Jonathan Kamwana, Commissaire chargé de l’éducation, de la formation et du développement des enseignants au ministère ougandais de l’Éducation et des Sports, et Yaw Ankomah, maître de conférences en planification et direction de l’éducation à l’Institut de planification et d’administration de l’éducation de l’université de Cape Coast, qui était membre du comité technique chargé de l’élaboration de la politique enseignante globale du Ghana. 

À la fin de l’atelier, les membres du comité avaient renforcé leurs capacités techniques, mieux compris les défis auxquels sont confrontés les enseignants et acquis des connaissances sur l’élaboration d’une politique enseignante globale. La formation a également facilité l’identification d’une feuille de route avec des étapes pour l’élaboration e la politique, y compris la définition d’une étude diagnostique sur les questions relatives aux enseignants. Un rapport résumant les résultats de l’atelier constituera une ressource de référence précieuse et une base pour la poursuite de la collaboration. 

Entamer le dialogue pour transformer l’éducation 

Le dialogue social qui réunit les institutions gouvernementales, les employeurs, les enseignants et leurs organisations dans le cadre d’un véritable échange est essentiel pour créer une politique enseignante qui réponde aux préoccupations de toutes les parties prenantes. C’est pourquoi, en s’appuyant sur le lancement du nouveau Cadre national de dialogue social pour les enseignantsl’année dernière, le deuxième atelier visait à renforcer le dialogue social en développant les capacités techniques et organisationnelles des syndicats d’enseignants et du personnel du secteur de l’éducation.  

Selon le secrétaire permanent Joel Kamoko, « Le dialogue social est un mécanisme essentiel pour parvenir à une éducation de qualité pour tous. Les enseignants sont responsables de la mise en œuvre des réformes éducatives, et leur engagement dans le dialogue social contribue à la réalisation d’aspects essentiels des objectifs et politiques éducatifs, y compris les programmes de développement professionnel des enseignants ». 

Lors de l’atelier, des consultants nationaux et internationaux ainsi que des représentants de l’UNESCO ont fait des présentations, offrant une plate-forme pour discuter de l’importance du dialogue social dans l’amélioration du statut de la profession enseignante et de la qualité de l’enseignement, en droite ligne avec l’Agenda Éducation 2030. Les participants ont eu un aperçu des réponses efficaces et des enseignements tirés d’autres cadres nationaux de dialogue social. Les questions de genre, en particulier les moyens de promouvoir l’égalité et l’équité au sein de la profession enseignante, ont constitué un autre sujet clé. 

Photo : Les participants à l’atelier, y compris les syndicats d’enseignants, examinent la meilleure manière de renforcer le rôle des voix et des perspectives des enseignants dans les efforts d’élaboration de politiques. Crédit : UNESCO.

 

L’atelier de formation sur le dialogue social marque une étape importante dans la promotion d’un engagement significatif entre les parties prenantes de l’éducation et donne aux enseignants une voix dans l’élaboration des politiques éducatives. Grâce à cet effort, la Zambie franchit une étape cruciale dans la création d’un environnement propice à l’enseignement et à l’apprentissage, dans l’amélioration de la profession enseignante et dans l’amélioration de la qualité et des conditions de travail des enseignants.  

Concernant l’impact potentiel de l’atelier, Carlos Vargas a déclaré : « En donnant les moyens d’agir aux enseignants ainsi qu’au personnel du secteur de l’éducation par le biais d’un dialogue social renforcé, nous pouvons collectivement travailler à l’amélioration de la profession enseignante et à la création d’un environnement propice à une éducation de qualité pour tous ». 

Un changement positif dans le paysage de l’éducation en Zambie 

Ces deux ateliers ont constitué des étapes importantes pour relever les défis auxquels sont confrontés les enseignants et améliorer le paysage éducatif du pays. En encourageant la collaboration, l’inclusion et l’échange d’idées, ces ateliers ont ouvert la voie à un système éducatif plus équitable et de meilleure qualité en Zambie.  

À l’avenir, l’UNESCO aidera la Zambie à réaliser une étude diagnostique complète dans le cadre du processus d’élaboration de la politique enseignante. Suite au lancement du Cadre national de dialogue social pour les enseignants en 2022, un programme pilote sur le dialogue social a été mené avec succès dans deux provinces spécifiques, au bénéfice de 200 enseignants. L’UNESCO continuera à apporter son soutien pour définir la mise en œuvre du cadre avant son déploiement à l’échelle nationale. 

Pour plus d’informations sur le travail de l’UNESCO sur les enseignants, cliquez ici. Pour découvrir des ressources et des documents connexes sur la politique enseignante et le dialogue social, suivez les liens ci-dessous :